Catherine et le coureur de dot
Washington Square - Henry James
(Piccolo Liana Levi)
Le docteur Sloper, médecin new yorkais réputé, possède une situation financière et sociale qui lui apporte des patients de la bonne société. Il aurait tout pour être heureux, sauf que la naissance de sa fille - Catherine - a été une grande déception pour lui. Devenu prématurément veuf et décidé à se consacrer à sa vie professionnelle et mondaine, il demande à sa soeur Lavinia - veuve et pauvre - d'élever Catherine. "Pleine de santé, bien découplée, l'enfant n'avait rien de la beauté de sa mère. Elle n'était pas laide ; elle avait simplement un visage ordinaire, doux et atone. La remarque la plus obligeante jamais faite à son propos concernait sa "gentille" figure [...]". La pauvre Catherine, simple, modeste, bonne et affectueuse - bien que riche héritière d'un père fortuné et estimé - n'a toujours eu comme seul et unique horizon, à vingt ans, que sa tante Lavinia. Personne, dans son entourage, ne songerait à considérer Catherine Sloper comme un prix de beauté. Pour compenser sa timidité maladive, elle se fait remarquer par ses riches parures, ses toilettes opulentes et autres falbalas. Au grand dam de son père qui a en horreur la vulgarité. "Penser que son enfant pouvait être à la fois laide et trop pomponnée le faisait frémir".
Le bal donné à l'occasion des fiançailles de sa cousine - Marian Almond - va bouleverser la
vie tranquille de la douce Catherine par la rencontre de Morris Townsend, cousin éloigné du futur époux. Tout le monde s'accorde à dire de lui que c'est un être très sociable, brillant, même s'il n'a pas encore de vraie situation. L'absence de fortune chez ce jeune homme n'est pas un handicap pour le docteur Sloper, dans la mesure où l'héritage de Catherine permettrait à celle-ci de vivre décemment avec son mari. "[...] le docteur n'avait jamais décrété que sa fille devait épouser un homme riche [...] et si un soupirant sans le sou et cependant capable de justifier de sa bonne conduite se mettait sur les rangs, il serait jugé en foncrion de ses mérites personnels".
Mais le docteur Sloper est un homme avisé, qui connaît très bien la nature humaine et ses failles. Il a vite fait de démasquer les intentions profondes et réelles de ce jeune ambitieux. Lorsque il apprend par la soeur de Morris Townsend que ce dernier n'est qu'un bon à rien, coureur de dot à la vie dissipée, vivant aux crochets des uns et des autres, égoïste et se cherchant une place lui permettant de vivre dans l'opulence et l'oisiveté, sa décision est prise à son égard. "La situation d'époux d'une femme nantie d'un caractère faible et d'une fortune solide lui conviendrait à merveille !".
Pour tester le bellâtre et son amour supposé pour Catherine, le docteur Sloper ne trouve rien de mieux que de déshériter sa fille, surtout parce que celle-ci persiste à continuer de voir Morris Townsend et à vouloir se marier sans son consentement. Dès que le futur époux apprend la nouvelle, il trouvera le moyen de se débarrasser de son encombrante fiancée en s'inventant un voyage d'affaires à la Nouvelle Orléans. Catherine, dans toute sa bonté et sa générosité, l'attendra tant bien que mal.
Dans "Washington Square", Henry James dissèque encore et toujours la nature humaine, ses forces et ses faiblesses, pour notre plus grand plaisir. Le docteur Sloper est un être cynique, à la critique acerbe, scrutant son entourage d'un oeil glacial. Il est méprisant envers les autres, particulièrement envers sa fille et sa soeur. Catherine, malgré sa grande banalité et son intelligence limitée est un être remplie de mansuétude et d'humanité. Elle vit coincée entre son père arrogant, sa tante - écervelée et rêveuse invétérée d'un destin romasnesque - et Morris Townsend, jeune loup au dents longues. On est pris entre pitié et exaspération face à la pugnacité de cette pauvre Catherine qui tente - par tous les moyens - de retenir un homme qui n'aime
que l'argent et la parade. "Washington Square" est un merveilleux classique sur les sentiments et la spychologie humaine. C'est terriblement romantique et c'est une bonne chose. Merci à Florinette pour me l'avoir conseillé dans le cadre de mon challenge ABC 2008.
ABC 2008
(Piccolo Liana Levi)

Le bal donné à l'occasion des fiançailles de sa cousine - Marian Almond - va bouleverser la

Mais le docteur Sloper est un homme avisé, qui connaît très bien la nature humaine et ses failles. Il a vite fait de démasquer les intentions profondes et réelles de ce jeune ambitieux. Lorsque il apprend par la soeur de Morris Townsend que ce dernier n'est qu'un bon à rien, coureur de dot à la vie dissipée, vivant aux crochets des uns et des autres, égoïste et se cherchant une place lui permettant de vivre dans l'opulence et l'oisiveté, sa décision est prise à son égard. "La situation d'époux d'une femme nantie d'un caractère faible et d'une fortune solide lui conviendrait à merveille !".

Dans "Washington Square", Henry James dissèque encore et toujours la nature humaine, ses forces et ses faiblesses, pour notre plus grand plaisir. Le docteur Sloper est un être cynique, à la critique acerbe, scrutant son entourage d'un oeil glacial. Il est méprisant envers les autres, particulièrement envers sa fille et sa soeur. Catherine, malgré sa grande banalité et son intelligence limitée est un être remplie de mansuétude et d'humanité. Elle vit coincée entre son père arrogant, sa tante - écervelée et rêveuse invétérée d'un destin romasnesque - et Morris Townsend, jeune loup au dents longues. On est pris entre pitié et exaspération face à la pugnacité de cette pauvre Catherine qui tente - par tous les moyens - de retenir un homme qui n'aime

ABC 2008